Axe du programme

Le programme de recherche archéologique au château du Mez a fait l’objet d’une autorisation du Ministère de la Culture par le canal du Service Régional de l’Archéologie de la Région Centre (SRA). L’autorisation de prospection thématique s’inscrit dans un programme national de la recherche archéologique sur les châteaux : l’axe 11 « Les constructions élitaires, fortifiées ou non, du début du haut Moyen Âge à la période moderne » (Téléchargement).

Au sein de ce programme de recherche, l’équipe du château du Mez définit trois axes principaux :

Approfondissement du contexte historique

La recherche est orientée vers l’approfondissement du contexte historique autour d’une résidence élitaire fortifiée du Gâtinais.
Les deux périodes qui marquent l’évolution du château seigneurial du Mez conduisent à étudier l’origine du lignage des Clément du Mez ; comment se constitue leur seigneurie banale et les raisons pour lesquelles, à la fin du XIIe siècle, cette famille issue d’une branche cadette des comtes du Gâtinais affirme, par la construction de la grande enceinte du Mez, la revendication d’un lieu de pouvoir quasi « comtal ».

Le château-tour résidentiel originel du XIIe siècle, quadrangulaire à quatre tourelles engagées appelle une étude spécifique, posant les problématiques de l’existence d’une construction préexistante, du statut du clerc royal, Robert III Clément au sein de la cour de Louis VII, ainsi que celle de ses relations familiales avec le lignage de la Reine Adèle de Champagne.

L’étude du contexte historique et généalogique s’impose pour définir la biographie de son fils puîné Henri Clément, Maréchal en 1191, commanditaire de l’Abbaye de Cercanceaux et du programme militaire du Mez.

La relation que le château du Mez entretient avec le Louvre de Philippe Auguste, par ses maîtres d’ouvrage, est un double axe de recherche :
- la diffusion du modèle philippien dans la sphère des grands serviteurs de l’Etat,
- la place de l’enceinte de Mez-le-Maréchal comme précurseur, avec une version prototype de fortification. Celle-ci sera améliorée pour le programme du Louvre.

La spécificité des travaux engagés sur le Mez par la couronne à partir de 1315, dès lors que le château est intégré au douaire de la reine Clémence de Hongrie, deuxième épouse de Louis X le Hutin, interroge sur le statut et la morphologie de la seigneurie devenue un domaine royal.
blason des Clément Blason des Clément, « d'azur de croix cercelée d'argent barrée de gueule »

Situation de l’édifice dans le contexte géographique des vallées du Betz et de l’Ardouse

relief des vallées du Betz et de l'Ardouse Relief des vallées du Betz et de l'Ardouse, infographie : ADM
Elle sera étudiée dans trois directions : l’implantation, l’hydrologie et l’environnement géologique.

L’analyse de l’implantation nécessite à la fois une étude des microreliefs et l’établissement d’une cartographie diachronique des voies d’eau et des voies terrestres. La relation de l’hydrologie avec les douves du château touche à l’organisation de la gestion de l’eau (ressource, défense).

L’enregistrement des données de relief se fera au travers de la construction d’un modèle numérique de terrain (MNT). L’enregistrement des données hydrographiques (et des modifications connues de celles-ci) se fera au sein d’un système d’information géographique (SIG). L’inventaire de la riche géologie locale complétera le triptyque des choix d’implantation et des ressources en matériaux. Cette étude répondrait aux préconisations de l’axe 11 : « Pour une approche diachronique de l’analyse paysagère de l’environnement des constructions élitaires, ou construction et maîtrise des espaces paysagers aux abords des constructions élitaires » et « Fonction, morphologie et articulation des enclos ou enceintes des sites castraux (IXe-XVIe siècles)».

Analyse du bâti par les relevés architecturaux

L’analyse du bâti par les relevés architecturaux d’un château cristallise la chronologie de trois « concepts architecturaux ». Les relevés architecturaux à des fins analytiques passent par la mise en œuvre des méthodes d’archéologie du bâti.
Elles visent à résoudre les problématiques :
- de la chronologie et de l’évolution architecturale (donjon, enceinte, logis, systèmes défensifs extérieurs),
- des différentes techniques de construction (analyse des modules de pierre, planification des levées de maçonnerie, étude des mortiers, analyse des trous de boulins…),
- de mise en œuvre des matériaux et de leurs origines (pétrographie, questions des matériaux de réemploi),
- de mise en évidence des tracés caractérisant la forme des ouvrages.

La réponse à ces questions pourrait permettre de replacer la fortification médiévale du château de Mez-le-Maréchal, château de plaine, dans l’évolution des formes de l’architecture castrale occidentale du XIIe siècle, et ainsi de redécouvrir les précurseurs romains, byzantins et l'intégration des innovations partagées des productions levantines.
relevé pierre à pierre Exemple de relevé pierre à pierre, 2019, source : ADM